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Visez juste en français

Transcriptions des phénomènes oraux

« Ben, comme sujet, c’est pas mal n’importe quoi. Moi, j’aime jusse trainer la caméra avec moé. Des fois c’est l’architecture, des fois c’est la nature. Ça dépend de la d’la journée. »


« Au XVIIe siècle, le roi disait : « C’est moé le roé ». C’était la prononciation à adopter. Aujourd’hui, rappelez-vous qu’en registre soutenu, vous devriez prononcer moi et non moé. »


« Au Canada français, il arrive souvent de ne pas prononcer le t final du mot juste. Rappelez-vous qu’en situation soutenue, vous devriez bien le prononcer juste et non jusse. »


« Si vous êtes en train de faire une présentation ou que vous enseignez, utilisez plutôt parfois que des fois qui relève du registre familier. »


Caroline : « Comme j’ai dit tantôt, j’aime beaucoup me rapprocher du sujet. Faique, le plus que je peux zoomer, le plus que je peux voir de détails. Je cherche aussi des mégapixels pour que la photo soit claire, qu’a puisse être grande, qu’a puisse être élargie, qu’on puisse voir encore beaucoup de détails. »

Marc : « Ouain, c’est quelque chose que je cherche pour aussi. »


« Dans cet extrait, vous pouvez aussi entendre le plus que*. Cette forme devrait être remplacée par le plus sans le que. Le Dictionnaire québécois français de Lionel Meney relève cette forme du français qu’il appelle populaire, mais que nous, nous classons familière. »


« Ouain est aussi une façon de prononcer du registre familier que vous devriez remplacer par oui en registre soutenu. »


L’expression tantôt viendrait du moyen français et est considérée comme vieillie en français standard. Vous devriez utiliser tout à l’heure en situation soutenue. Pour en savoir plus sur cette expression, consultez le Dictionnaire québécois français de Lionel Meney.


« En Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, on utilise des verbes anglais et on en fait des verbes en er qui peuvent être conjugués à tous les temps, modes et personnes. Ici, le verbe zoomer vient du verbe zoom auquel on a ajouté la terminaison er. En registre soutenu, il faut simplement utiliser le verbe français approprié. Ici, l’Office québécois de la langue française critique l’usage de « zoom » qui devrait être « objectif à focale variable ». En conséquence, vous devriez utiliser « faire un gros plan » plutôt que zoomer*.


En ce qui a trait à l’expression chercher pour, je vous rappelle que vous devriez utiliser seulement chercher. Chercher pour vient de l’anglais to look for*. En français, éliminez pour. De plus, rappelez-vous qu’on ne peut jamais terminer une phrase par une préposition en français. Pour en savoir plus sur cet emploi, visitez le site dans la partie grammaire, plus spécifiquement dans la partie sur les prépositions.


« Là, astheure les caméras y ont du hd dedans, tu peux faire des p’tits films avec ça. Ya pas mal toute. Ouais, ça dépend d’la marque. »


Attesté au moyen français, l’expression astheure vient de à cette heure. En registre soutenu, vous devriez tout simplement remplacer cette expression par aujourd’hui.


Lorsque vous parlez, vous avez le droit de laisser tomber le l des pronoms il singulier ou ils pluriel. Toutefois, vous devez faire la liaison si le mot qui suit commence par une voyelle. En registre soutenu, vous devriez dire i z ont et non y ont.


Portez une attention particulière à la prononciation du mot tout. En ancien français, on prononçait le t final de plusieurs mots. C’est pourquoi dans la francophonie canadienne, on attend encore des mots ainsi prononcés. Rappelez-vous que si le mot tout est masculin, vous ne devriez pas prononcer le t final. Vous devriez donc dire tout en situation soutenue.


Le mot caméra est un anglicisme s’il signifie « appareil-photo ». En français, rappelez-vous que l’on filme avec une caméra et non que l’on prend des photos avec cet appareil.


« C’est ça. J’avais argardé pour deux différentes caméras, pis chu prêt à acheter une caméra « dslr », tsé une que tu peux changer les lentilles ».


En ancien français, la prononciation du préfixe re était souvent eur ou ar. C’est ce que vous entendez dans l’enregistrement. Argardé pour regarder. En situation soutenue, prononcez bien re et non ar.


À cause de l’anglais, les francophones de l’Ontario peuvent placer l’adjectif différent avant le nom, alors qu’il devrait être après celui-ci. Pour deux différentes caméras devraient être pour deux caméras différentes. Respectez cette règle en français parlé soutenu, mais également à l’écrit.


Quand vous êtes en situation soutenue, évitez les mots anglais ou même les initiales prononcées à l’anglaise. Pour les mots techniques, cela est particulièrement difficile peu importe le domaine. Souvenez-vous toutefois que c’est une façon de conserver notre belle langue.


Marc : « Faut que tu soé capable d’acheter n’importe quoi. »
Caro : « Tu peux pas nécessairement ploguer ça n’importé où les caméras, les chargeurs… »
Marc : « Pas si tu veux que ta caméra explode! »


Il arrive souvent que les francophones du Canada utilisent la prononciation vieillie pour oi, comme dans toé pour toi. Ici, on entend même soé pour le verbe être au subjonctif soit. Cette façon de prononcer le verbe être est toutefois moins fréquente que la prononciation de toi et moi. De toute façon, souvenez-vous qu’en situation soutenue, vous devez bien prononcer soit.


En Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick, nous éliminons souvent le pronom il impersonnel avec certains verbes quand nous parlons. C’est le cas lorsqu’il est utilisé avec le verbe falloir. Ici, l’interlocuteur a dit faut pour il faut. En situation soutenue, prononcez au moins i faut.


La prononciation n’importé où est une prononciation familière pour n’importe . Dans l’extrait, on entend aussi n’importe où. Si vous faites une présentation, prononcez bien n’importoù et non, n’importé où ou n’importe où.


Le mot ploguer est un anglicisme qui vient du verbe to plug auquel on ajouté la terminaison er. En français, ce mot devrait être brancher.


Le verbe exploder* n’existe pas en français. Il s’agit du verbe to explode qui devrait être traduit en français par exploser.


« Pis, tu voé qu’c’t’un accident. Pis là tu t’sens, ben, tu feeles pas bien là. Ah tu dois pas t’être… C’est jusse que c’est achalant. »


La prononciation de l’ancien français devrait être oi. Vous devriez donc dire vois plutôt que voé en situation soutenue.


Madame Marie-Eva de Villers nous indique dans le Multidictionnaire de la langue française que l’adjectif achalant est un québécisme de registre familier. Vous pourriez remplacer ce mot par embarrassant en registre soutenu.


Le verbe feeler est un anglicisme pour se sentir ou ressentir. Il vient du verbe to feel que l’on conjugue comme un verbe en er. Dans l’extrait, vous pourriez remplacer tu feeles par tu te sens ou tu ressens.


« C’est le sensor qu’y enregistre l’information. So si tu… une caméra de … je sais pas… 5 mégapixels, pis un bon image capture dedans la machine, ça va t’être pas mal mieux. »


Le mot sensor* est un anglicisme qu’il soit prononcé sensor* ou senseur*. En français, vous devriez utiliser l’expression capteur.


Le verbe aller ne prend pas de t à la 3e personne singulier de l’indicatif présent. Il s’écrit v-a. Par conséquent, vous devriez dire Ça va être et non Ça va t être. On appelle ce phénomène « fausse liaison ». Il arrive aussi d’entendre Cent z enfants. Il n’y a pas de s à cent quand il n’est pas multiplié. Attention donc à ces fausses liaisons!


« Tu veux pas nécessairement payer 60 ou 70 piasses pour une batterie. Uhm… pis combien d’temps est-ce que ça reste chargé parce que tu peux pas partir en voyage pis te retrouver avec juste 5 heures de vie de ta batterie. »


Si vous parlez à tout un groupe ou si vous faites référence à n’importe qui, vous ne devriez pas utiliser le pronom tu que l’on appelle tu générique. Ici, l’interlocutrice veut bien indiquer que n’importe qui dans cette situation ne devrait pas trop payer. Dans ces cas, en situation soutenue, employez les pronoms on ou même nous et vous.


La prononciation familière piasse vient du mot vieilli piastre qui signifie « dollar ». Optez pour dollars en situation soutenue.


Le mot batterie est un anglicisme pour pile. Souvenez-vous-en! Cependant, le mot batterie existe en français s’il a le sens d’un instrument de musique ou d’une pièce automobile.


Quand vous parlez même en registre soutenu, vous n’avez pas à utiliser le ne. Ce ne est utilisé par les parents quand ils veulent, par exemple, que leurs enfants ne fassent pas quelque chose. Les personnes qui enseignent l’utiliseront également pour que leur classe respecte bien leurs directives. C’est ainsi dans toute la francophonie.


« Une scène en particulier… c’est… un point youque … le couple est en train de… sont dans leur voiture, un beau petit paysage en France pis sont en train de voyager hors de la ville…En dehors d’la ville. »


En Ontario et au Québec, on peut entendre le pronom relatif prononcé youque. En situation soutenue, vous devriez remplacer cette prononciation familière par tout simplement. Peut-être prononcez-vous ousque, mais de toute façon, c’est que vous devriez utiliser à l’université.


Peut-être vous arrive-t-il aussi de dire sont allés, sont venus. Rappelez-vous d’utiliser au moins i avec le verbe être : i sont allés, i sont venus. Le l, même en situation soutenue, tend à disparaître dans toute la francophonie. Vous ne devriez pas laisser tomber le pronom ils pluriel en entier. Vous pouvez dire i sont allés, i sont venus, mais pas sont allés ni sont venus.


« Pis, y a du traffic, pis ça crie le criard pis tout que c’est, c’est un long « pan » avec la caméra. ça crie, ça crie, ça crie pis ça l’arrête pas pis c’est comme une minute ou deux… »


Rappelez-vous que la prononciation pis doit être remplacée par puis. Nous qualifions cette prononciation de familière et non de populaire comme certains grammairiens le font. Par contre, vous pourriez aussi utiliser et puis, ensuite, par la suite en situation soutenue.


La prononciation familière ça l’a est attestée dans le Dictionnaire québécois français de Lionel Meney. En français soutenu, vous devriez laisser tomber ce l de même que lorsque vous écrivez : la façon standard est ça a et non ça l’a.


Si vous êtes confrontés à des problèmes de trafic, vous devriez plutôt dire qu’il y a des problèmes de circulation. Attention à cet anglicisme!